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“Ma plus grosse boulette en cuisine” : Yves Camdeborde devait préparer un plat pour une célébrité, une erreur a tout fait déraper

Yves Camdeborde s’est souvenu d’un épisode rocambolesque qui implique des cuisses de grenouilles et un célèbre soprano. Une erreur lui a donné des sueurs froides.

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Vim/ABACA

Yves Camdeborde fait partie des plus grands cuisiniers de l’Hexagone. Cependant, l’erreur est humaine et il arrive aussi aux meilleurs de faire une boulette. Dans une interview accordée à Paris Match, le chef est revenu sur une bourde qui l’a particulièrement marqué.

Un oubli et tout s'enchaîne

Malgré une activité professionnelle teintée de réussite, Yves Camdeborde n’est pas à l’abri des faire des erreurs. Et une l’a particulièrement marqué, c’était il y a une vingtaine d’années. Le chef s’en souvient comme si c’était hier.Ma plus grosse boulette en tant que cuisinier, je l’ai vécue quand j’étais à l’hôtel Crillon en 2000. Je travaillais sous les ordres de Christian Constant, j’étais son sous-chef de cuisine dans la brigade des ambassadeurs, deux étoiles Michelin. Et on avait une intimité en cuisine particulière avec un journaliste gastronomique Jean-Luc Petitrenaud, qui faisait des émissions quotidiennes au Pavillon Gabriel qui était à 200 mètres du Crillon. Jean-Luc nous avait demandé de préparer un plat spécifique : des œufs brouillés aux cuisses de grenouille parce qu’il recevait un mammouth de la chanson, un soprano allemand Ivan Rebroff. [...] On s’était bien coordonnés tous, trois semaines à l’avance, à 11 heures, on se sera présents avec nos œufs brouillés aux cuisses de grenouille”, déclare-t-il auprès de Paris Match.

 

Toutefois, l’impensable arriva. “On zappe complètement ! On était débordés par le boulot, il y avait plein de choses à faire. On oublie complètement de préparer cette émission et à 11 heures, on se met à table pour manger avec Christian Constant. Le téléphone sonne et là, c’est le Pavillon Gabriel qui nous dit : “Qu’est-ce que vous faites ?””, détaille-t-il. Avant d’ajouter : “Il me regarde dans les yeux : “Camde ! Les oeufs brouillés cuisses de grenouilles !” Je lui dis : “On a complètement oublié !” Et là, branle-bas de combat. Je prends les oeufs brouillés qui restaient du petit-déjeuner. Je prends les cuisses de grenouilles crues et je pars en courant”.  Le début d’une épopée rocambolesque puisque ce dernier “arrive tout essoufflé” en ayant “oublié les coquetiers” sur le plateau de l’émission. “Je mets les oeufs brouillés dans la coquille d'œuf, carrément dans les boîtes d'œuf et je pique dans chaque coquetier une cuisse de grenouille crue. Je n’ai pas le temps de leur dire : “Attention, qu’il ne mange pas, les cuisses de grenouilles sont crues !”, clame-t-il. Une erreur qui aurait pu coûter cher à Yves Camdeborde puisque la bourde ne s’est malheureusement pas arrêtée là.

 

“N’y touchez pas !”

L’émission étant en direct et sur le point de débuter, Yves Camdeborde ne peut retenir plus longtemps le mets non terminé.“J’ai fait des signes à Jean-Luc Petitrenaud pour lui dire : “N’y touchez pas !””, explique-t-il face à la caméra de Paris Match. Toutefois, l’animateur ne l’entend pas. Trop tard. Mon soprano prend sa coquille d'œuf, très fier, très heureux qu’on l’honore avec les cuisses de grenouilles, trempe la cuisse dans l'œuf bien profondément. La retire,et face caméra, ouvre son bec, la met dans sa bouche. Et là, je le vois tirer, tirer. Je suis en sueur, totalement décomposé. Je suis pratiquement en train de trembler. Et ce monsieur, ce soprano, cet Ivan Rebroff. Il ne s’est pas dégonflé. Il a pris la cuisse de grenouille, il l’a cassée et il a mangé en direct une cuisse de grenouille crue”, détaille le chef cuisinier avant de se confondre en excuses. “À la fin de l’émission, je suis allé le voir totalement désabusé”, souligne-t-il.

 

Fort heureusement, l’artiste “a pris ça avec beaucoup de sourire et beaucoup de plaisir”. “On lui a bien fait comprendre que ce n’était pas une volonté. Ce n’était pas une supercherie, qu’on avait pas voulu le piéger, que c’était notre faute avec Monsieur Constant, qu’on avait complètement oublié la commission et qu’on s’en excusait”, a précisé Yves Camdeborde. Finalement, les deux cuisiniers l'ont “revu quelques années après, parce qu’il était venu manger à l’hôtel Crillon”. Sans rancune donc !

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