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Pour les fêtes, les huîtres doivent (aussi) se faire vacciner

On le connaît et on le redoute en même temps, ce bouton tantôt rouge tantôt blanc qui s’installe pour plusieurs jours sur nos lèvres lorsque l’on est fatigué ou stressé. Si l’herpès est inoffensif pour les hommes et poules femmes, quoique peu élégant, ce virus est mortel pour les huîtres. Mais son temps est compté, car 2 chercheurs de l’Ifremer ont trouvé un pseudo-vaccin pour empêcher le massacre des huîtres à coup de contamination à l’herpèsvirus. 

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L'herpèsvirus touche aussi les huîtres. Adobestock

Il y en a qui ont de la chance. Pendant que l’on participe aux Hunger Games de la vaccination pour trouver un créneau pour notre dose de rappel, les huîtres, elles, vont recevoir un vaccin sans bouger le petit doigt. Seule différence : nous, c’est contre le Covid et ça date de 2019. Elles, c’est contre l’herpèsvirus qui les éradique depuis les années 2000. 

L’Herpèsvirus, une maladie qui décime les huîtres

Si est inoffensif pour les hommes, le virus de l’herpès peut avoir des conséquences dramatiques sur la production des ostréiculteurs.

 

"Les stades naissains (huîtres de moins d’un an) sont particulièrement affectés partout en France mais aussi dans d’autres pays en Europe et dans le monde. Les taux de mortalité pour cette classe d’âge sont supérieurs en moyenne à 50 % et peuvent atteindre jusqu’à 90 % selon les zones" expliquent Benjamin Morga et Caroline Montagnani, 2 chercheurs du projet, sur le site de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

 

Il faut dire que ça va vite : il suffit d'une huître creuse contaminée, et le virus se répand comme une traînée de poudre à toute la production. Le problème ? A Noël, tout le monde veut des huîtres creuses à table, et les conchyliculteurs doivent augmenter leur production pour absorber les pertes et répondre à la demande.

 

Heureusement, les scientifiques ont un début de solution. Un vrai-faux vaccin. Concrètement, les huîtres n’ont pas d’anticorps. C’est pour cela qu’il était particulièrement difficile d’espérer éradiquer l’herpèsvirus chez les mollusques. Mais, à force de travail, l'équipe de recherche de l'Ifremer s'est rendue compte que les huîtres ont une “mémoire immunitaire innée”. Si l’huître croise le chemin du virus inactif, elle peut l'assimiler pour mieux lutter contre lui quand il se représentera sous sa forme active. Un peu comme un vaccin, mais sans anticorps.

 

"Le principe est de mimer une infection avec le même virus OsHV-1 préalablement inactivé, pour permettre à l’huître de développer les armes qui lui permettront ensuite de lutter contre le virus. Les individus ainsi stimulés survivent à 100%"

 

Ce projet de Stimulation Antivirale des Huîtres Creuses, les principales victimes de ce fléau, est étudié depuis le printemps dernier, apprend-on sur Konbini. Les chercheurs en sont pour l'instant au stade de recherche en laboratoire. Si les résultats se révèlent concluants sur le long terme, alors ils pourront se demander comment inoculer le virus inactif aux huîtres sans mettre en risque pour l'environnement ou le consommateur.

 

En attendant d'en savoir plus sur ce projet appelé "Star", on vous dit comment bien choisir vos huîtres pour Noël sans se faire arnaquer. 

Source : Konbini, Ifremer

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