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Vous mangez du plastique quotidiennement et vous ne le savez même pas

Au menu de ce soir : un pavé de saumon et un taboulé tout prêt. Petit hic : votre assiette contient plus de plastiques que le corps de Killie Jenner. Multiplié par 365 jours, vous consommez des dizaines de milliers de micro plastiques potentiellement nocifs pour votre santé sans même vous en rendre compte. Pour en limiter l'absorption, commencez par changer vos habitudes alimentaires. Voici comment.

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L’affaire du bisphénol A avait fait grand bruit en 2015. Cette substance chimique, à l’époque très utilisée dans la fabrication de plastique, était accusée d’être un perturbateur endocrinien, potentiellement facteur de trouble dans la fertilité et la reproduction. Après de nombreuses recherches sur le sujet, l’Efsa (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a interdit son utilisation dans la composition des biberons, bouteilles d’eau et boîtes hermétiques réutilisables. 

 

Pourtant, nous continuons de consommer du plastique… sans même le savoir. 

52 000 micro particules de plastique ingérées chaque année

Pollution des mers et océans à cause du plastique. Adobestock

Les micro plastiques -des particules de moins de 5mm- polluent les mers, les océans et les sols. Pour briller à la machine à café, vous pourrez placer l’info suivante : dans l’océan, on compte 51 trillions de particules d'après l'Organisation des Nations-Unis. Si vous êtes Thomas Pesquet-friendly, ça fait 500 fois plus de particules de plastique dans les océans que d’étoiles dans notre galaxie. Or, notre alimentation s’appuie justement sur les produits issus de la terre et de la mer. 

 

Une étude publiée dans la prestigieuse revue Environmental Science and Technology estime la quantité de micro-plastiques que l’on consommait chaque année avant la fin des emballages à usage unique. Vous êtes bien assis ?

 

39 000 à 52 000. C’est le nombre de microparticules ingérées chaque année, sans tenir compte de la pollution de l’air (spoiler : sinon, le chiffre grimpe jusqu'à 121 000). Oopsy Daisy. 

C'est grave docteur ?

Les nano-particules pourraient se transférer de l'aliment à nos cellules. 

Le souci, c’est que les fragments pourraient se dégrader et devenir plus petits. Ils peuvent alors passer dans les tissus humains lorsque ce sont des nanoparticules. Si vous vous demandez quels sont les risques pour la santé, on n’en sait rien. Du moins, on se doute que ce n’est pas joli-joli, mais il n’y a aucune certitude. Certains parlent d’anomalies congénitales et de cancers, d’autres supposent que les nanoparticules serviraient d’aimants pour les toxines environnementales ou perturberaient notre système immunitaire. Mais tout ça, ce ne sont que des hypothèses. 

Les risques sont encore incertains

Micro plastiques : quels risques pour la santé ? Adobestock

Les risques ne sont pas clairement identifiés car étudier les effets des micro plastiques sur notre santé est complexe. D’une part, il est éthiquement impossible d’en faire ingérer à des cobayes  et, d’autre part, parce que les effets évoluent selon la forme, la transformation, les additifs et matériaux que le plastique contient, la façon dont il a été ingéré, etc. 

 

« Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique [...] Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques. » explicite l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

 

Dans le doute, mieux vaut prévenir que guérir. Il est impossible d’éliminer radicalement toute trace de micro plastiques dans notre quotidien puisque l’air que nous respirons en contient. Mais il est possible de réduire la quantité absorbée, notamment en repensant nos habitudes alimentaires. Voici ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.

Faut-il arrêter de consommer des produits de la mer ?

Non, la solution n'est pas là. La FAO estime que les bénéfices des poissons (apport en Oméga-3 indispensable pour le bon fonctionnement du système nerveux, apport en vitamines, minéraux et protéines) prévalent sur les risques hypothétiques pour notre santé. De plus, la majorité du plastique ingéré par les poissons se trouve au niveau de leurs intestins. Or, nous ne consommons pas cette partie chez les gros poissons. Mais la question est soulevée lorsqu'on mange des crustacées, des mollusques et des petits poissons type sardines. 

 

Les autorités sanitaires recommandent de manger du poisson 2 fois par semaine en alternant poissons gras et autres poissons. 

Acheter en vrac

Acheter en vrac réduit les emballages. Adobestock

Ca paraît bête, mais s’attaquer à la source du problème, c’est en réduire les conséquences. En France, on recycle seulement 30% du plastique issu d’emballages. On ne sait pas encore recycler et trier le plastique tant sa composition est variable. 2 solutions s’offrent à nous. 

 

La première, c’est d’apprendre à le recycler. Ça, ce n’est pas vraiment de notre ressort. Mais rassurez-vous, les scientifiques sont sur le coup, notamment en cherchant des enzymes capables de dégrader le plastique en le mangeant. Demandez à Google de vous informer sur ce projet, il en saura plus que nous.

 

La deuxième solution, c’est tout simplement d’en utiliser moins. Pour cela, vous pouvez acheter en vrac. En plus des nombreuses épiceries qui essaiment dans toutes les villes, les grandes surfaces se mettent elles aussi au vrac. Vous pouvez venir avec vos propres contenants et faire la tare avant de remplir vos bocaux en verre ou vos sacs en toile de jute. Des filets permettent d’acheter fruits, légumes et salades sans avoir recours à des sacs plastiques. Pour aller plus loin dans la démarche éco-responsable, voici quelques idées pour réduire le plastique dans votre cuisine.

Trier les emballages

Le plastique se trie dans la poubelle jaune. Adobestock

Ce n’est pas très compliqué : sur chaque emballage, les industriels indiquent s’il est recyclable ou non. Il suffit de jeter un œil à ce qui est indiqué et, en fonction, de jeter dans la poubelle jaune depuis que le tri a été facilité en janvier 2021.

 

L'espoir fait vivre : une enseigne internationale étudie la possibilité de concevoir des emballages comestibles pour remplacer le plastique. Le prototype est fabriqué à partir de cellulose, une matière végétale, écologique et renouvelable. En cliquant sur notre lien, vous accèderez à un article détaillant le projet. 

Arrêter d’acheter de l’eau en bouteille

Boire de l'eau en bouteille augmente la quantité de nano plastiques ingérée. 

Dans certains cas, l’achat de bouteilles d’eau se justifie. Mais la plupart du temps, la raison est purement gustative. Si votre eau est trop calcaire, vous pouvez investir dans une carafe filtrante qui sera très vite rentabilisée et évitera d’acheter chaque semaine 6 packs de bouteilles en plastique. 

 

D’après l'étude précédemment citée, boire de l’eau en bouteille vous fait ingérer jusqu’à 90 000 particules de micro-plastiques de plus, contre seulement 4 000 si vous buvez de l’eau du robinet. Le plastique se dégrade au fil du temps. De la création de la bouteille à sa consommation en passant par la mise en rayon et le temps de stockage, le plastique peut libérer des micro débris dans l'eau que vous allez ensuite boire. Une fois stocké dans l'organisme, le plastique n'est pas éliminé par notre microbiote. Il y est, il y reste. Rien que pour ça, ça vaut le coût d'investir dans une carafe filtrante ou de filtrer votre eau naturellement avec du charbon actif, non ?

 

Une toute nouvelle étude d'Agir pour l'environnement, publiée le 21 juillet, va dans le même sens. L'association a analysé 9 bouteilles d'eau minérales. 7 contiennent des micro plastiques. La contamination se fait à travers l'emballage, que ce soit la bouteille en elle-même ou le bouchon. 

Privilégier les boîtes en verre et les emballages alimentaires réutilisables

Privilégiez le verre aux plastiques. Adobestock

Vous vous êtes lancé dans un programme de batch cooking en préparant les bases de vos repas de la semaine à l'avance ? Grand bien vous fasse. Evitez de placer vos préparations dans des boîtes alimentaires en plastique et privilégiez les boîtes en verre.

 

Il vous reste un peu de purée et de poulet rôti du dîner ? Ne filmez pas l'assiette avec un film étirable. Privilégiez du bee wrap, une alternative écologique qui est faite à partir de cire d'abeille. On vous apprend comment faire votre propre bee wrap facilement

 

Sources : FAO, Citeo, National Geographic, Anses