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Est-ce qu'on peut tout acheter localement ?
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Acheter local, c'est privilégier le circuit-court. AdobeStock

S'alimenter uniquement avec des produits locaux, c'est à la mode. Et ceux qui suivent cette tendance ont un nom : les locavores. Dans leurs assiettes, vous ne trouverez aucun produit qui vienne d'un rayon de plus de 150 km. Mais gare aux tricheurs : on parle ici du lieu de production et d'emballage du produit, pas de son lieu de vente. Exit donc les oranges d'Espagne, même si le supermarché qui les vend se trouve à seulement 4 kilomètres de la maison. 

 

Chez les locavores, les fermiers, producteurs locaux, le marché du village ou le potager du voisin sont rois. Car plus la distance est réduite entre la fourche et la fourchette, mieux c'est. 

 

Acheter local : pourquoi faire ?

Socialement, parce qu'acheter chez le producteur d'à côté permet de faire fonctionner l'économie locale, tout en lui assurant une rémunération plus juste. Et puis, connaître celui qui nous permet de manger notre tarte aux pommes, notre fondue de poireaux ou boire notre bol de lait du matin, c'est quand même vachement plus sympa. Et ce n'est pas forcément plus compliqué : certains supermarchés, notamment en province, proposent des produits locaux.

 

Écologiquement, parce que 30% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l'industrie agro-alimentaire. Refuser ce poisson qui a parcouru des milliers de kilomètres par avion, c'est aussi un geste pour la planète.

 

Gustativement, parce que les fruits et légumes sont récoltés à maturité, à la dernière minute. Du coup, ils sont gorgés de vitamines. Côté qualité nutritionnelle, c'est bien mieux que ces tomates qui passent des jours dans un camion ou ces courgettes qui flétrissent sur les étals des grandes surfaces. 

 

Mais, entre nous, est-ce vraiment gérable de passer tout un hiver à ne manger que des pommes de terre et des poires des alentours, sans même un peu de noix de muscade Indonésienne ou de cannelle du Sri Lanka ? 

 

L'exception "Marco Polo"

Faudrait-il dire adieu aux grains de café, pâtes au curry et tablettes de chocolat au nom du manger local ? Rassurez-vous, une entorse à la règle est possible : c'est l'exception Marco Polo. Pour ne pas avoir des plats fades, les locavores s'autorisent un petit péché avec une pincée de sel, un tour de moulin de poivre ou quelques épices (et même une tasse de café le matin, si l'on ne veut pas être ronchon pour le reste de la journée). 

 

Cela, ils le doivent à Bill McKibben, spécialiste du changement climatique. Pendant 7 mois, lui et sa famille n'ont consommé que des aliments provenant d'un rayon de 20 kilomètres autour de chez lui. Autant dire que, niveau récoltes, le choix n'était pas vaste. Alors, pour ne pas se lasser trop vite, il a décrété qu'il était permis de manger "tout ce que l'explorateur du 13ème siècle [Marco Polo, ndlr] aurait pu rapporter de pays lointains. Ainsi, le poivre et le curcuma, et même le petit morceau de racine de gingembre" sont acceptés.

 

En bref, il est impossible (ou presque) de consommer exclusivement des produits issus de sa région, non par manque de volonté, mais parce qu'on n'y trouve pas tout. Alors, plutôt que de se torturer à bannir drastiquement de nos plats tous les aromates lointains, l'idée est avant tout de donner la priorité à la production locale et d'être conscient des enjeux du transport et de la production de chaque ingrédient.