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Cet aliment peut-il vraiment réduire les risques de cancer du sein ?

A l'occasion de la journée mondiale contre le cancer du sein (et pendant octobre rose), on s'est intéressé à une idée reçue très présente depuis quelques années selon laquelle consommer du soja pourrait prévenir les risques d'apparition du cancer du sein. Qu'en disent les scientifiques ? 

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Le soja a-t-il un effet protecteur face au cancer du sein ? Adobestock

Vous, moi, votre voisin, votre collègue, votre oncle et votre sœur : 6 personnes sur 10 déclaraient consommer des produits à base de soja en 2017. On ne serait pas étonné que ce chiffre ait augmenté depuis. Entre le classement de la viande rouge comme probablement cancérigène et l’inflation du prix de la viande, qui a pris +22% en septembre (source Insee), les Français tentent de réduire leur consommation de viande.

 

Pour remplacer cette source de protéines, certaines se laissent tenter par le tofu et tous les autres produits à base de soja. Il faut dire que c’est un aliment très riche en protéines végétales et faible en graisses. Sur le papier, il a donc tout pour plaire.

 

A ces nutriments avérés qui séduisent végétariens, flexitariens et gourmets s’ajoutent des supposés effets pour la santé. Pour certains, le soja aurait un effet protecteur contre l’apparition du cancer du sein. A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer du sein et pendant le mois d'octobre rose, on a voulu s’intéresser de plus près au sujet et connaître l’avis des scientifiques sur la question. 

Il n'y a aucune certitude scientifique

Comme souvent sur Internet, on entend tout et son contraire sur les effets du soja sur la santé, et plus particulièrement de son impact sur les cancers du sein. L’idée reçue principale vient du fait que le soja contient des isoflavones. Ce sont des molécules qui se fixent sur les récepteurs des hormones féminines (estrogènes). Or, les estrogènes jouent un rôle sur les seins. En piquant leur place, on se demande si les isoflavones pourraient inhiber ou au contraire accentuer certains effets. Qu’en dit la science ? 

 

Des études ont observé un risque plus faible de cancer du sein (-30%) chez les femmes ayant une consommation élevée de cancer du soja dans une alimentation traditionnelle asiatique. Mais ce constat ne prouve rien et ne doit pas donner lieu à une généralité, car d’autres facteurs comme le mode de vie ou le reste de l’alimentation peuvent expliquer cet effet. 

 

« L’éventuel bénéfice pour la prévention des cancers du sein n’est pas confirmé par les grandes études de cohorte menées en Europe ou en Amérique du Nord » met en garde Marina Touillaud, Docteure en santé publique à Léon Bérard. Le lien entre consommation de soja et réduction du risque de cancer du sein n’est pas prouvé.

 

Plus important encore, il est déconseillé aux femmes suivant un traitement par hormonothérapie de consommer du soja qui pourrait potentiellement perturber le traitement.

Le soja, c'est en petite quantité et pas tous les jours

Il ne faut donc ni en abuser, ni s’en priver, que l’on soit atteint d’un cancer du sein ou non. Du fait de sa richesse en protéines végétales et sa faible teneur en graisses, il est intéressant de manger un peu de soja dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

 

Et Marina Touillaud de conclure « les aliments à base de soja semblent pouvoir être consommés sans excès, c’est-à-dire en petite quantité et pas tous les jours, sans recourir aux compléments alimentaires ». Il ne faut pas dépasser 1mg d’isoflavones par kg de poids corporel par jour. Le problème, c’est que le soja est aujourd’hui utilisé dans bon nombre de produits industriels pour ses qualités nutritionnelles, sa texture et son prix économique. Il est donc compliqué de suivre avec attention notre consommation quotidienne de soja. 

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