“Je ne sais pas comment l’expliquer, ça m’est venu comme ça", alors qu’il n’est qu’en primaire, Timothée décide de se mettre aux fourneaux en voyant sa mère pâtisser. “Grâce aux réseaux sociaux, j’ai créé une petite communauté. J’ai été repéré comme cela pour l’émission. J’ai reçu un message pour savoir si j’étais intéressé. La première fois, j’étais trop jeune. L’année d'après était la bonne”. C’est peu dire puisqu’à seulement 17 ans, il remporte la 13ᵉ saison du Meilleur Pâtissier.
Nous nous sommes justement entretenus avec ce jeune prodige pour qu’il nous parle de son parcours dans l’émission en toute simplicité et humilité.
Entre pâtisserie et études
Pourquoi avoir fait le Meilleur Pâtissier ?
Quand j'étais plus jeune, déjà je regardais le programme que j’aimais bien. Beaucoup de personnes, au fur et à mesure, me disaient que je devrais tenter le Meilleur Pâtissier, donc c’était un peu dans ma tête et un objectif aussi. J’ai toujours voulu me challenger.
Comment as-tu réagi quand tu as su que tu étais pris dans l’émission ?
Au départ, ça a été mitigé à cause de mes cours. J’allais louper énormément de jours, potentiellement deux mois et demi, donc on a beaucoup discuté avec mes parents. Finalement, c'est vraiment l'école qui a poussé et qui m’a encouragé à le faire.. J’avais un peu peur et je me disais “si je peux pas suivre, j’abandonne le concours et je vais à l’école”. Mais ils m’ont dit “non, non surtout pas, si tu y vas tu gagnes”. C’est vraiment eux qui étaient à fond derrière moi.
Tu étais le plus jeune candidat de la promo, comment tu l’as vécu ? Ton âge n’était pas un frein ?
Pour moi, c'était vraiment une force parce que je me suis dit, je suis jeune, j’ai ce grain de folie. J’étais quand même très apaisé et pas stressé, donc cela ne m’a pas pénalisé du tout, au contraire.
Comment as-tu géré avec tes études ?
Justement c’était très compliqué. Le tournage, on ne s'imagine pas mais c'est beaucoup de préparation. C'est tellement intense que je n'avais pas le temps. Je suis actuellement en Bac international, c’est l’équivalent du bac général en France, mais tout est en anglais. Quand je devais rendre des devoirs, j’essayais de les faire un peu le soir quand je pouvais mais sinon c'était très compliqué.
Et justement, où en es-tu aujourd’hui du Bac ?
Je vais le passer. Nous on n’a pas de bac de français. J’ai mes examens blancs la semaine prochaine et le bac en mai. Pour l'instant, l’émission n'a pas été un frein. Toutefois, j’ai loupé certaines choses mais ce n’était pas gênant. J'ai rattrapé ce qu'il fallait.
L’aventure du Meilleur Pâtissier
Quel est le conseil qui t’a le plus marqué ?
D'aller à l'essentiel, de ne pas faire du superflu. À l’inverse, faire quelque chose de mesuré, un peu technique.
Tu as terminé 9 fois premier aux épreuves techniques, un record ! Comment tu l’expliques ?
C'était une épreuve que je voulais vraiment faire. C'était mon épreuve préférée car tout le monde était sur les mêmes bases et sur le même pied d’égalité. J'ai adoré. Il fallait justement être très malin, très organisé et méticuleux pour faire cette épreuve. Mercotte a dit que pour elle si j’arrivais à réussir les épreuves techniques c’est parce que j'étais très scolaire dans ce que je faisais.
C’était ta première télévision, est-ce que la présence des caméras était stressante pour toi ?
Absolument pas. Franchement ? Les caméras ne m’ont jamais posé de problème. En fait, comme je me filmais déjà moi-même avec mes recettes pour les réseaux sociaux, j'étais habitué à avoir une caméra devant moi. J'étais totalement à l'aise. Le plus difficile était de parler en même temps que pâtisser.
Quelle était la chose la plus dure à gérer ?
L'intensité du tournage et la fatigue ! On ne s’en rend pas compte mais c'est très très long. Une journée de tournage dure de 07 h du matin à 22 h parfois. On n’en voyait pas le bout.
Est-ce que tu étais venu avec l’idée en tête de gagner ?
Mon père est un compétiteur, il faisait de l'aviron en compétition et en équipe de France. Il m'a dit une phrase très simple. Il n'y est pas allé par quatre chemins : “tu gagnes !" C'est resté dans ma tête et j'y pensais tout le temps.
À partir de quel moment tu t’es dit, c’est possible que je gagne ?
Je pense que ça a commencé à partir du Portugal, j’étais très régulier dans ce que je faisais. A la demi-finale, j’ai eu un top à la première épreuve ainsi qu’à la dégustation de la finale lors de la dernière épreuve et je me suis dit là ça sent très bon.
Tu as écrit un livre “Épopée sucrée” en tant que gagnant du Meilleur Pâtissier, peux tu nous en parler ?
Le livre est divisé en 4 sections : une première sélection avec les bases de la pâtisserie, le baba. Ensuite des recettes de famille, comme le clafoutis de cerises de ma mère. On retrouve aussi des préparations pour les plus confirmés qui veulent un peu se challenger. Et enfin je partage un peu de gourmandise avec ma vision du tea time. C’est un livre fait pour tout le monde et surtout qui me ressemble.
Et le futur…
Maintenant que tu as gagné le Meilleur Pâtissier, quelle est la suite ?
Je vais continuer mes études et peut-être faire une école de commerce. J’aimerais bien cumuler les 2 : études et pâtisserie. Pour cela, je souhaiterais faire davantage de collaborations par exemple.
Justement c’est quoi la collaboration de tes rêves ?
C’est inatteignable mais je pense à Amaury Guichon, le goat, il fait des trucs de fou.
Dans 5 ans tu te vois où ?
Très bonne question… en études supérieures avec un bac +5 c’est le minimum. Un peu boring comme réponse (rire).
Un message à faire passer pour finir cette interview ?
J'aime bien dire que “quand on veut on peut”, il faut foncer, tout simplement.