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Vous ne pourrez malheureusement plus déguster ce fromage à cause de la sécheresse

A cause de la sécheresse intense de ces dernières semaines, l'herbe a brûlé et les vaches ne peuvent plus pâturer. Mais le cahier des charges du Salers AOP stipule que le pâturage est obligatoire pour produire le fromage. Les éleveurs et fromagers sont donc contraints de stopper leur production. 

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L'herbe est trop sèche pour être broutée. Adobestock

La sécheresse a des conséquences délétères sur l'agriculture française. De nombreux fruits et légumes manquent d'eau pour pousser, causant ainsi un risque de production en-deçà des quantités récoltées les années précédentes. On estime entre 25% et 35% les pertes de légumes produits localement... au point où l'on se demande si on ne pourra bientôt plus consommer français. On parle déjà de pénurie d'huile d'olive et de moutarde ; mais les conséquences ne s'arrêtent pas à ces produits.

La sécheresse influence indirectement la production de lait

Au-delà des impacts visibles sur les fruits et légumes, la sécheresse a des conséquences indirectes sur d'autres produits de consommation du quotidien, à commencer par le lait. Les syndicats agricoles craignent en effet une pénurie de lait dans les mois à venir, apprenait-on sur FranceInfo début août.

 

A cause des vagues de fortes chaleurs, les nappes phréatiques sont à sec et les cultures ne peuvent plus puiser dans le sol pour pousser. Elles manquent d'eau. Les restrictions liées à l'arrosage des cultures ne permettent pas aux agriculteurs de remplir les stocks d'eau dans les sols. Le problème, vous avez dû le remarquer dans votre jardin, c'est que l'herbe est sèche et jaune. Impossible de nourrir le bétail avec ça.

 

La production de Salers AOP est suspendue. Adobestock

Pas de pâturage, pas de Salers dans les parages

Le manque d'herbe pose problème pour les producteurs de Salers, un fromage AOP produit en Auvergne. Dans le cahier des charges que doivent respecter les producteurs de ce fromage à pâte pressée non cuite, la règle est écrite noir sur blanc : pour avoir l'Appellation d'Origine Protégée, le pâturage à satiété doit être assuré. Autrement dit, l'alimentation des vaches doit provenir à 75% min. d'herbe pâturée. Mais cette année, l'état des prairies ne le permet pas.

 

La conséquence était donc inévitable : le 12 août dernier, les 72 exploitations de Salers AOP ont suspendu jusqu'à nouvel ordre la production. Ils espèrent ainsi assurer la notoriété d'un fromage de qualité, élaboré à partir d'un lait riche en goût. Sans cela, le fromage n'a pas le même goût ni la même apparence. Ce n'est pas la première fois que les fromagers prennent cette décision radicale.

Une reprise en septembre est envisageable

En 2019, la sécheresse avait déjà obligé les producteurs à revoir leur production en négociant une dérogation. A l'époque, l'herbe pâturée pouvait ne représenter que 50% de l'alimentation des vaches, le reste étant des compléments et du foin. L'herbe est tellement sèche qu'il n'est même pas possible, pour l'heure, d'envisager une telle dérogation ; le pourcentage n'étant pas atteignable. Mais les producteurs espèrent le retour prochain de la pluie pour reprendre la production en septembre et jusqu'au 15 novembre, date de fin de la production de ce fromage AOP.

 

En attendant, le lait n'est pas perdu pour autant. Il pourra être utilisé pour produire du Cantal fermier, un autre fromage produit dans la région mais qui n'a pas la même réputation que le Salers et ne se vend donc pas au même prix. Un moindre mal pour les producteurs qui doivent continuer de payer les factures qui grimpent en flèche. Ils espèrent que la pluie arrivera pour relancer la production d'ici quelques semaines.

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