"Je ne voulais pas détruire mon corps" : Tania se confie sur le défi de l’alimentation durant et après Koh-Lanta

“J’ai perdu une dizaine de kilos en 40 jours” nous explique la benjamine du groupe. Si au début de l’aventure, personne n’aurait misé sur la jeune femme, au fil des épisodes Tania s’est imposée comme une candidate phare. Ce qu’on aime ? Son sourire et sa joie de vivre à toute épreuve malgré une aventure parfois compliquée et souvent semée d'embûches.

L’aventurière, diététicienne de profession, ne s’est jamais laissée abattre et a su rebondir autant dans les épreuves que dans la survie. D’ailleurs, si pour beaucoup le manque de nourriture était devenu insupportable, elle a su s’en accommoder. Un mental incroyable et une positivité en toutes circonstances la définissent. Après avoir interrogé d'anciens finalistes de Koh-Lanta pour qu'ils nous racontent leur rapport à la nourriture pendant et après le jeu, nous avons rencontré la finaliste de cette année pour recueillir son témoignage sur ce sujet central dans l'aventure.

Sachant que je suis une grande gourmande, vraiment j’adore manger, cuisiner, je m’étais dit que ça allait être compliqué et mes proches aussi me l’avaient dit. Donc j'appréhendais pas mal le manque de nourriture. Mais je me suis quand même dit que j’étais une guerrière et que ça allait passer.

Je l’ai très très bien géré. Je ne me rappelle pas vraiment de m’être plainte du manque de nourriture tout simplement car je buvais énormément d’eau. C’est d’ailleurs grâce à mon métier je pense. Je n’aurais pas eu ce réflexe si je n’étais pas diététicienne. Du coup là-bas, je m'efforçais de boire 6 à 7 litres d’eau par jour pour avoir toujours le ventre rempli. Et en fait je me suis rendue compte que simplement avec de l’eau, on pouvait survivre des jours et des jours. Je n’étais pas du tout obsédée par la nourriture. Je n'essayais même pas d’y penser. Je n’avais pas du tout de mal à écouter le confort des autres candidats quand ils revenaient. Ils nous expliquaient tout ce qu’ils avaient mangé et moi je me nourrissais de leurs souvenirs et de leur confort comme si je les avais vécus. Donc honnêtement, je n’ai eu aucune frustration.

Le fromage ! En plus cette année, on avait un candidat fromager, Martin avec qui je m’entendais très bien. Et quand il me racontait tout ce qu’il faisait dans sa fromagerie, des recettes, sa fondue (qui est super bonne) ça me donnait très envie. Pourtant je ne pensais pas du tout être une fanatique de fromage mais je rêvais de manger une tartiflette, c’est vraiment la chose qui me donnait le plus envie. Quelque chose de bien gras !

C’était un confort où ils avaient fait des pancakes et ils avaient eu de la purée de banane. Et la banane des Philippines c’est vraiment des petites bananes bien sucrées qui sont trop bonnes, donc c’est clairement ça qui m’a donné le plus envie, ça avait l’air super bon.

Oui, j’ai donné des conseils, surtout quand on était en équipe par rapport à l'hydratation. Parce que même une personne normale quand elle est déshydratée, elle perd 8 à 20% de ses capacités physiques, ce qui est énorme. Donc je leur disais de beaucoup boire. Mais comme j’étais la benjamine, je voyais qu’ils ne voulaient pas forcément m'écouter. Et puis après quand on est arrivé en individuel, ce n’était pas dans mon intérêt de leur donner des conseils pour qu’ils soient plus performants.

C’est assez compliqué mais je n’ai pas trop voulu me prendre la tête avec ça. Je me suis dit que mon corps méritait de manger. Il a été tellement frustré. En fait, je ne voulais pas tomber dans l’interdiction parce que j’allais être encore plus frustrée. Donc j’ai repris progressivement. J’ai essayé de manger d’abord beaucoup de protéines pour reprendre de la masse musculaire et avoir une alimentation assez équilibrée, que j’avais déjà de base. Des légumes, des féculents, des protéines… Le tout juste de manière progressive. Car quand on perd 10 kilos, avec la frustration on peut en prendre 20 par la suite. C’est comme les régimes restrictifs avec lesquels on perd énormément de poids d’un coup et on reprend le double par la suite, ça fait l’effet yoyo. C’était tout ce que je ne voulais pas. J’ai dû reprendre 7-8 kilos depuis mon retour.

Ma mère m’a préparé des plats serbes notamment mon dessert préféré, un gâteau qu’elle fait avec de la pâte feuilletée et des noix. Il est incroyable ce gâteau.

Je me suis fait plaisir mais toujours dans des proportions adaptées. Je ne voulais tellement pas détruire mon corps. Et j’ai la chance d’avoir un pied dans la nutrition et je sais de quoi mon corps a besoin et ma tête aussi. Donc oui le plaisir est essentiel mais avec modération.

Oui oui ça m’a aidé ! Que ce soit même avant l’aventure car je suis partie avec 3 - 4 kilos en plus. Pendant l’aventure avec l’hydratation et après pour reprendre une alimentation progressive avec des quantités adaptées. Finalement mon alimentation est restée la même. A une exception: je pratiquais le jeûne intermittent depuis des années et j’ai stoppé un peu ça à mon retour. Le fait d’être en famille, avec des amis : l’aspect social m’a poussé à arrêter. J’ai repris depuis seulement quelques semaines.

Je n’aurais pas pensé vivre aussi bien le manque de nourriture pour une gourmande comme moi ! Je me dis que finalement l’humain s'habitue aux manques de nourriture, d’hygiène etc… Mais cela m’a juste prouvé une fois de plus que l’hydratation est essentielle. On ne mangeait presque rien et pourtant j’ai tellement bien vécu mon aventure !