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Si vous consommez cet aliment, vous êtes considérés comme beaufs

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai si tu es beauf. Voilà comment on pourrait résumer le récent sondage Ifop révélé par le Parisien. Selon eux, plus l'on mange un aliment bien précis, plus l'on pourrait avoir des idées sexistes. Mais quel est donc cet aliment qui ne nous met pas vraiment en valeur ? 

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L'alimentation et le comportement sexiste sont-ils corrélés ? Adobestock

Pendant des années, c'est à Monsieur que l'on faisait goûter le vin au restaurant. C'est également devant lui que l'on disposait sans l'once d'une hésitation l'entrecôte quand l'assiette de légumes était forcément pour Madame.

 

Il n'y a qu'à observer notre quotidien pour voir à quel point la cuisine est encore trop souvent un espace genré, bien que les pratiques et représentations évoluent favorablement. Plus récemment, la députée écologiste Sandrine Rousseau associait le barbecue à un symbole de virilité.

 

La récente étude Ifop pour l'Observatoire Darwin Nutrition met en exergue ces stéréotypes de genre autour de la cuisine. Pour rebondir sur la polémique de la déclaration de Sandrine Rousseau, les analystes se sont penchés sur les enjeux sociaux et les questions de genre liés à la pratique du barbecue. Mais pas seulement. Ils se sont aussi intéressés à une corrélation surprenante entre alimentation et sexisme. Si vous mangez l’aliment visé par l’étude, il y a plus de probabilités pour que votre regard sur les femmes soit douteux. 

 

Mettons les choses au clair d’emblée : Une corrélation n’est pas un lien de causalité. Une probabilité n’est pas une généralité. Maintenant que les bases sont posées, nous pouvons rentrer dans le vif du sujet.

Le régime alimentaire, le nouveau critère des applis de rencontre ?

Sur les applis de rencontre, ne vous fiez plus aux goûts musicaux ou à la description d’une personne. Demandez-lui, de but en blanc, quelle est sa consommation de viande rouge. Il en mange 1 fois par jour ? Restez sur vos gardes avant d’accepter un date. Car, d’après les réponses des 2 033 participants à l’étude de l’Ifop (de 18 à 75 ans et plus, venant de tous les milieux socio-professionnels et de différentes régions, zones rurales et urbaines de France), plus un homme mange de la viande rouge, plus il y a des risques qu’il soit sexiste

 

Si Samy, avec qui vous avez matché il y a une semaine, vous avoue qu’il adore les entrecôtes grillées, les pièces de bœuf maturé et la recette de carbonade flamande de sa grand-mère, attendez-vous à ce qu’il fasse peut-être partie des 47% de “viandards”* qui trouvent normal qu’une femme effectue plus d’activités ménagères qu’un homme, contre 21% des Français en moyenne. Et ce n’est pas la seule idée sexiste avec laquelle certains grands consommateurs de viande sont en accord. 

 

Apprendre que 18% des Français pensent que “pour qu’un couple fonctionne bien, il vaut mieux que dans le doute, ce soit plutôt l’homme qui décide” nous dérangeait déjà beaucoup. Découvrir que le pourcentage s’élève à 40% chez les grands consommateurs de viande rouge nous choque. A travers tous ces chiffres, on est en droit de se demander si la consommation de viande va forcément de pair avec une vision conservatrice (et misogyne, disons-le franchement) de la place de la femme.

 

D’après François Kraus de l’Ifop, la consommation intense de viande rouge pourrait permettre aux hommes de “renforcer leur masculinité en ingérant les propriétés viriles d’un aliment encore très codés socialement comme masculins. Or, cet état d’esprit va de pair avec un système de pensée profondément misogyne dans sa vision des rapports de genre.”

Infographie de Ifop pour Darwin Nutrition, 2022.

La viande, la carte de fidélité des sexistes ?

Les exemples allant dans ce sens sont légion dans l’étude de l’Ifop. On peut citer que les grands consommateurs de viande sont plus nombreux à penser que les femmes ont acquis trop de pouvoir, qu'il est gênant que leur femme gagne plus d'argent qu'eux ou encore qu'il est dérangeant que leur femme prenne toujours le volant de la voiture familiale.

 

D'après toutes ces données, l'Ifop a établi un portrait-type des ces hommes qui se considèrent très viandards. Ils ont entre 18 et 49 ans et votent plutôt à droite ou à l'extrême droite. Ils sont ouvriers ou employés, pratiquent ou ont pratiqué la chasse et ont des revenus modestes.

  

Si les chiffres mettent en exergue que le degré d’adhésion aux stéréotypes sexistes est plus important chez les grands consommateurs de viande, il convient de souligner que tous les viandards ne sont pas sexistes

 

* Viandards: les hommes interrogés se définissent eux-mêmes par ce terme.

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