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Une très bonne année pour les coquilles Saint-Jacques : va-t-on les payer moins cher ?

La pêche aux noix de Saint-Jacques a officiellement débuté ce lundi 3 octobre. D'après les premières estimations de l'Ifremer, la récolte promet d'être généreuse cette année encore. Face à ces stocks abondants, peut-on espérer des prix plus attractifs du côté des consommateurs ? 

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La saison de la coquille Saint-Jacques promet d'être bonne. Adobestock

Le 1er octobre est synonyme de beaucoup de changements. Entre le plafond des tickets-resto qui augmente et l’ouverture de la deuxième dose de rappel pour la vaccination contre le covid-19, beaucoup de domaines sont concernés. Côté consommation, sachez que c’est aussi le début de la pêche à la coquille Saint-Jacques. Et cette année, la récolte promet d’être particulièrement importante.

 

On avait peur que la chaleur n’entraîne une année désastreuse pour les coquilles Saint-Jacques, elles qui se nourrissent de phytoplanctons plus rares qu’à l’accoutumée à cause des températures élevées. Pourtant, même si une partie des coquilles n’a effectivement pas fini sa croissance à cause du manque de nourriture, l’année promet d’être très bonne, estime l’Ifremer dans un rapport publié début octobre. 

Près de 20% de coquilles Saint-Jacques en plus par rapport à 2021

Qu'elles soient pêchées dans la Manche, en baie de Saint-Brieuc ou dans la baie de Seine, les coquilles Saint-Jacques sont abondantes cette année, plus que l’année passée, explique Eric Foucher, chercheur à l’Ifremer dans un rapport de l’Institut.

 

"La biomasse totale tous âges confondus dépasse cette année 87.700 T. en augmentation de 19% par rapport à 2021 qui était pourtant l'année record depuis 61 ans", se réjouit l'Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Plus précisément, l’Ifremer comptabilise 105 000 T de biomasse exploitable en baie de Seine et 63 000 en baie de Saint-Brieuc. 

Une règlementation qui porte ses fruits

Pour les stocks de coquilles Saint-Jacques, 2022 ne signe pas la fin de l’abondance, loin de là. Et pour expliquer cela, il faut se pencher sur la réglementation pour encadrer la pêche de ces coquillages. Contrairement à nos voisins britanniques qui peuvent pêcher la coquille Saint-Jacques toute l’année, la pêche n’est autorisée dans les eaux françaises que du 1er octobre au 31 mai, avec un calendrier précis selon la zone.

 

Concrètement, les marins peuvent pêcher au large (dans la manche, entre la France et la Grande-Bretagne) dès le 3 octobre. Le 17 octobre, ils peuvent aller dans la zone "proche extérieur" entre le Havre et Barfleur. Fin novembre, ils peuvent pêcher en baie de Seine où les coquilles Saint-Jacques sont les plus charnues. On pourrait se dire que moins de pêche entraîne une plus faible récolte, mais c’est tout l’inverse que les chercheurs de l’Ifremer constatent. 

 

"Côté français, on trouve une coquille Saint-Jacques tous les mètres carrés en moyenne alors que l’on en trouve qu’une seule tous les 100 m² côté britannique" soulignait Eric Foucher sur FranceInfo.

 

A cette encadrement très strict des jours et heures de pêche s’ajoute une sélection plus minutieuse des coquilles Saint-Jacques. La pêche à la coquille se fait à l’aide d’anneaux qui ratissent le sol. Ces dragues ont un diamètre plus large que nos voisins anglais (10cm contre 8,5cm). Un centimètre et demi peut faire toute la différence : cela permet aux petites coquilles Saint-Jacques de grandir avant la prochaine pêche.

Pourtant, les prix au kilo ne semblent pas diminuer

C’est le jeu de l’offre et de la demande : plus il y a de stocks, moins le produit est rare, moins il se vend cher.  Mais d'un autre côté, les coûts de production ont augmenté et le prix de vente des coquilles doit tenir compte de cette hausse des prix. Il ne faut pas que les prix s'écroulent face aux stocks importants, pour amortir les coûts de pêche des marins, mais il ne faut pas non plus que l'inflation ait un impact trop important sur le prix au kilo, où le consommateur serait refroidi. 

 

Aux coûts des matériaux de pêche et de l'essence, il faut ajouter les frais des intermédiaires, eux aussi touchés par l'inflation. Conditionner et transporter le produit coûte de l'argent, les frais d'emballage et de transports ayant augmenté. Les revendeurs vont payer plus cher et devraient donc théoriquement répercuter cette hausse sur le prix final payé par le consommateur.

 

Actuellement, les coquilles Saint-Jacques se vendent autour de 6 à 10 euros le kilo en magasin, en fonction de la région. Plus vous êtes proche d'une zone de pêche, moins le kilo aura tendance à être cher. On peut espérer acheter le kilo à partir de 4,5 euros en vente directe (d'après le chiffre de France 3 régions Normandie). Un prix qui tend à augmenter au milieu de la saison jusqu'à atteindre parfois des sommes pharamineuses à l'approche des fêtes de Noël. 

 

Pour payer vos coquilles Saint-Jacques moins cher, achetez les coquilles non décortiquées ; vous ne payerez pas la main d'œuvre qui a pris le temps de décortiquer le produit pour vous. Cela vous permet aussi de vérifier la fraîcheur du produit. Pour économiser, n'attendez pas les fêtes pour en manger ; elles sont vendues moins cher en octobre et novembre. Profitez-en, c'est maintenant ! 

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