• Connexion
  • Inscription
Vous avez forcément mangé de la viande avariée cet été et vous l'ignoriez !

On ne mangerait jamais de la viande avariée… sauf si c’est à notre insu. Entre le scandale de l’affaire Castel Viandes en juin dernier et la récente enquête du média d’investigation Vakita, le sujet de la remballe, cette pratique qui consiste à remettre en vente une viande périmée grâce à des mécanismes bien huilés, fait de nouveau parler de lui.


 

Voir la suite de cet article plus bas
Vidéo suggérée Quels sont les produits de saison en mars ? Video 1 sur 2

Pratique de la remballe en boucherie et supermarchés. Adobestock

A la maison, n’importe quel morceau de viande périmé finirait à la poubelle. Mais, à en croire les témoignages parus sur Vakita, Le Parisien ou encore FranceInfo, ce ne serait pas le cas dans les boucheries et les grandes surfaces où l'on fait nos courses quotidiennement. Si vous vous demandez de quoi sont composées les merguez, vous allez être servi.

 

Lorsque Marie Lecoq, journaliste pour Vakita, demande à Laurent Richier ce qui l’a le plus choqué pendant ses 25 années en boucherie, il répond sans l’once d’une hésitation “Les merguez que je fabriquais avec de la viande avariée depuis 5, 10 jours”. Ca fait froid dans le dos, et ce ne serait pas un cas isolé. 

La viande avariée remise en rayon

Une pratique isolée ? Détrompez-vous. D’après le témoignage de ce boucher, les cas seraient très courants. “[La remballe] est illégale. C'était fréquent. Dans tous les magasins où j'ai travaillés, il n'y en a pas un qui a quelque chose à ne pas se reprocher” entend-on sur Vakita.

 

Même son de cloche du côté du média Le Parisien. Dans un article daté du 20 décembre 2021, on lit « Le problème est répandu, reconnaît Nicolas, 35 ans. J’ai vu des entrecôtes dépassées être transformées en filets américains, des carcasses avec des couches de champignons réutilisées… ». Un peu plus loin dans le papier, on parle même d’omerta. « On le voit sur les groupes Facebook de bouchers. Quand quelqu’un dénonce quelque chose, on lui dit souvent qu’il vaut mieux se taire. Parfois, on l’insulte » dénoncent l’un des bouchers interrogés. 

 

Il suffit de parer (retirer les parties noircies, abîmées ou périmées, ndlr) avant de remettre la viande en rayon. Un peu comme vous on le fait avec une pomme un peu abîmée ; on retire la partie pourrie et on mange le reste. Sauf qu’entre une pomme consciemment mangée et une viande avariée remise à la vente à notre insu, il y a un monde.

Méfiez-vous des produits transformés et cuisinés

Les témoignages recueillis dans différents médias vont tous dans le même sens : la viande de porc périmée est découpée et cuisinée avec de la sauce pour en faire des ribs parfumés, les filets de poulet invendus finissent dans une sauce tikka massala et la viande de bœuf est désossée, parée et mixée pour en faire de la chair à saucisse ou des merguez. Les épices et la sauce sont là pour masquer le goût et l’odeur de la viande avariée.

 

L’objectif ? Écouler les stocks, par tous les moyens. Mais la recherche du profit passe-t-elle avant la santé des consommateurs ?

 

Un risque sanitaire évident ?

Dans son enquête, Franceinfo a acheté des produits vendus dans une boucherie de moyenne surface et les a fait analyser par un laboratoire. Le constat est sans équivoque. “On retrouve des taux de certaines bactéries 1 000 fois supérieures à la réglementation européenne” déplore la chercheuse.  Et Laurent Richier, dans son interview accordée à Vakita, confirme. “ Une fois, dans une moyenne surface, il y a un monsieur qui est venu avec son enfant, ils avaient acheté de la chair à saucisse, et il m’a demandé si c’était bien frais parce que [sa] femme est à l'hôpital, elle est très malade

 

Pour rappel, les consommateurs qui constatent une pratique alimentaire douteuse peuvent la signaler sur le site signal-conso. Quant à nous, nous faisons notre maximum pour vous alerter en temps réel sur les produits rappelés ou impropres à la consommation. Aujourd’hui, nous vous avons alerté sur ce rappel produit concernant des jambons qu’il ne faut pas consommer. 

 

Dans le même univers