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“Je mangeais tout, quoi !” : Pierre Gagnaire raconte l’addiction singulière née lors de la faillite de son restaurant
Cristina LièvrePar  Cristina Lièvre  | Rédactrice

Si la gourmandise était un métier, j’aurais été embauchée en CDI depuis longtemps. Pour moi, manger n’est pas juste une nécessité, c’est une passion voire même une obsession. Dès 10h du matin, à peine arrivée au bureau, je pense déjà à mon prochain repas. Travailler dans ce milieu est une évidence. La nourriture, c’est mon péché mignon… et mon boulot.

Invité dans l’émission de Top Chef du mercredi 14 mai, le chef Pierre Gagnaire est revenu sur une période précaire et compliquée de sa vie qui a impacté tout son parcours de cuisinier.

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“Je mangeais tout, quoi !” : Pierre Gagnaire raconte l’addiction singulière née lors de la faillite de son restaurant

“Soyez-vous-même”, lance Pierre Gagnaire, chef invité de l’épreuve de Top Chef de ce mercredi 14 mai. Pour ce nouveau défi, la règle est simple : créer un plat qui raconte “qui vous êtes vraiment”. L’assiette doit évoquer l’histoire des candidats, quelque chose de très intime qui dévoile leur vie ou un moment de leur vie. Pour le chef étoilé, l'objectif est clair : “il faut qu’ils se livrent. Il ne faut pas qu’ils fassent semblant”.

“C’était un moment très douloureux de ma vie où j’étais dans une situation précaire”

Pour l’occasion, Pierre Gagnaire a également évoqué un moment marquant de son parcours de chef. Nous sommes en 1996 à Saint-Étienne et le chef est à la tête d'un restaurant 3 étoiles. Malheureusement, de lourdes difficultés financières le rattrapent et il commence à se retrouver la tête sous l’eau : “c’était un moment très douloureux de ma vie où j’étais dans une situation précaire car je savais que j’allais fermer mon restaurant et perdre ce que j’avais construit pendant 20 ans”.

Face au stress de la situation, le chef développe un toc, une addiction assez particulière en lien direct avec la nourriture : “Je me nourrissais d’agrumes, d’oranges. Je mangeais la peau, la chair… je mangeais tout quoi ! Ça a duré quelques mois, cette façon compulsive que j’avais de déguster ce fruit dans son entièreté”.

La revanche du chef

Si ce souvenir qui date de 30 ans s’est heureusement éloigné, le chef a su transformer ce rapport aux agrumes en une force. “Les agrumes ont un intérêt dans mon propre univers mental donc culinaire”. Ainsi, après avoir connu cette période de crise, Pierre Gagnaire recommence tout à zéro avec un nouveau restaurant. C’est à ce moment-là que les agrumes deviennent une signature pour lui.

Parmi ses recettes marquantes comme le carpaccio de dorade royale au pamplemousse, se glisse un agrume. Une belle revanche sur cette étape douloureuse de sa vie. Désormais Pierre Gagnaire l’affirme, il cuisine avec le cœur avant tout : “Je ne fais pas ce métier pour faire de l’argent, je ne fais pas ce métier pour faire le beau, non je fais ce métier parce que j’y crois et j’ai la conviction que de donner du bonheur et de l’émotion c’est le cœur de ma vie”.

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