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Pourquoi dit-on que c'est bien de mélanger le cru et le cuit dans l'assiette ?

Dès que ça touche à la nutrition, on lit tout et son contraire. D’un côté, il y a ceux qui se sentent ballonnés dès qu'ils piochent dans une assiette de chou cru. De l'autre, il y a les crudivores qui ne jurent que par les makis, les carottes râpées et autre carpaccio. Qui fait bien et qui a tort ? Comme on n’aime pas se mouiller, on répondra qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise situation. Car il faut manger cuit ET cru. On fait le point ensemble.  


 

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Le cru permet de conserver les nutriments. Adobestock

Dans l’assiette de Jean, on retrouve des tagliatelles de courgettes crues assaisonnées de jus de citron, d’un filet d’huile d’olive, de féta et de pignons de pin. Une salade pour le moins étonnante pour son voisin Martin qui, lui, ne connaît que la courgette cuite. Vivement la prochaine fête des voisins pour mettre en commun ces deux recettes, car il est très intéressant de consommer à la fois des produits cuits et leur version “raw”, ou crue. 

 

Le cru, ou comment garder les nutriments

Il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’entre des carottes rôties et une salade de carottes râpées, il y a une différence. Mais laquelle ? 

 

Pour le savoir, il faut étudier un peu plus en détails les vitamines et minéraux : dès qu’il fait plus de 60°C, les vitamines prennent leurs jambes à leur cou, car la chaleur, comme la lumière ou l’air, les tue. Quant aux minéraux, ils détalent à la vue d’une goutte d’eau, puisqu’ils sont hydrosolubles. Du coup, vous l’aurez déduit de vous-même, le séjour prolongé au four à 190°C ou le grand bain à ébullition élimine une grande partie des nutriments contenus dans les légumes. Alors oui, les carottes sont cuites, mais les vitamines et minéraux sont en grande partie morts.

 

En sachant ça, pas étonnant que notre ami Jean mange cru : il cherche simplement à préserver les nutriments de sa viande, de son poisson et de ses légumes.

 

C'est une bonne idée... à condition que les légumes soient frais et de saison. Une tomate, une courgette ou un poireau qui a voyagé pendant 4 jours, puis a attendu pendant 3 autres jours sur l’étal du supermarché avant d’attendre dans le bac à légumes n’auront plus grand chose en nutriments et en saveurs.  

 

La texture et le goût sont aussi modifiés au moment de la cuisson. Alors, pour sentir toutes les saveurs d’un boeuf extra frais de bonne qualité, du saumon ou des carottes, tournez-vous vers le cru. 

 

Difficulté à digérer, problème de ballonements : le cru a aussi ses limites

Le cru est plus compliqué à digérer. Adobestock

Mais si Martin ne s’imagine pas un instant se jeter sur cette assiette de crudités (qui a pourtant l’air succulente), c’est parce qu’il voit plus loin que sa seule gourmandise. Après sa troisième bouchée, il aura du mal à digérer et se sentira ballonné. Et ça, quoi qu’il mange, du moment que c’est cru et en grande quantité. 

 

La raison est toute simple : les fibres ne sont pas cuites, donc pas ramollies, ce qui complique la tâche à nos enzymes intestinales chargées de digérer les aliments, sans compter que certaines fibres peuvent même irriter le tube digestif. Il suffit d'avoir un transit intestinal un peu feignant ou d'être sensible, et le cru ne sera pas votre meilleur ami.

 

Cet  effort de digestion supplémentaire a ses pour et ses contre. Le point positif : on est rassasié plus vite. Le point négatif : ces efforts fournis par notre intestin se ressentent parfois et prennent des formes peu agréables, comme des ballonnements. 

 

Ah, on a failli oublier. Pas étonnant que Martin privilégie le cuit, lui qui a aussi pour devise “on n’est jamais trop prudent”. En faisant cuire sa viande, son poisson et tous ses aliments, il tue ainsi une grande partie des éléments pathogènes. Pourtant, il suffirait de s’assurer de la qualité et de la fraîcheur des produits, et avoir une hygiène irréprochable en cuisine pour réduire les risques de contamination alimentaire. Quant aux poissons consommés crus, il ne le sait peut-être pas, mais un séjour au congélateur est plus que recommandé pour éviter tout risque sanitaire.

 

L’association du cru et du cuit, où le combo gagnant entre nutriments et digestion

Le cru et le cuit sont tous les deux utiles. Adobestock

Mais alors, cela veut-il dire que Martin est condamné à ne jamais manger d’aliments crus de sa vie, et à perdre systématiquement une bonne partie des nutriments qui y étaient présents ? Déjà, il faudra qu’il consulte, car notre article n’a pas pour vocation à remplacer l’avis d’un médecin.

 

Mais il peut commencer par ajouter progressivement, par petites touches dans son menu de la semaine, quelques aliments crus pour réadapter son transit intestinal à la digestion d’aliments crus. Quelques bâtonnets de carottes à l'apéro et une salade en entrée, et le tour est joué.

 

Pour la cuisson, Martin et tous ceux qui sont dans son cas doivent privilégier les cuissons douces, à la vapeur ou à l'étouffée. Ces cuissons permettent d’assouplir les fibres tout en conservant des nutriments et vitamines puisque la température ne dépasse pas les 60°C et les légumes ne sont pas en contact direct avec l’eau. Comme ça, vous profitez de toutes les saveurs et les qualités nutritionnelles des aliments toute la semaine.

 

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