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Pourquoi l'utilisation de l'huile de palme est-elle critiquée?

Parler de l’huile de palme, c’est s’aventurer sur un terrain glissant. Si cette matière grasse est souvent critiquée, c’est parce qu’elle est cause de déforestation, de pollution et participe à l’extinction d’animaux, le tout sur fond d’intérêt nutritionnel parfois remis en question. Pourtant, malgré ces nombreux chefs d’accusation, l’huile de palme n’aurait pas que des mauvais côtés. Décryptons ensemble. 

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Qu’est-ce que l’huile de palme ?

Quel est le problème de l'huile de palme ? Adobestock

Comme beaucoup, vous associez probablement l’huile de palme aux pâtes à tartiner. Pourtant, elle ne se cantonne pas à ces produits, loin de là. Tablettes de chocolat, pain de mie ou encore céréales, l’huile de palme se retrouve dans pas moins de 4 aliments sur 5. Et pour cause, elle a des propriétés techniques très particulières qui empêchent par exemple votre biscuit au chocolat de vous fondre sur les doigts, votre pâte à tartiner de se solidifier en novembre et votre fond de tarte d'être encore dure 30 minutes après l'avoir sorti du réfrigérateur, le tout avec un goût neutre.

 

Bien moins chère, pratique pour le consommateur et avec un rendement 5 fois supérieur aux autres huiles végétales, ce n’est pas étonnant qu’elle soit quasi omniprésente au rayon alimentaire. A première vue, elle a tout pour plaire. Mais c’est trop beau pour être vrai. Pour comprendre les enjeux liés à l’huile de palme, il faut regarder l’envers du décor. 

 

L’offre et la demande font monter la mayonnaise

Plantation d'huile de palme. Adobestock

Puisque cette huile est si bien, il est normal que tous les industriels se l'arrachent et veulent la mettre dans leurs produits. Conséquence directe : en 20 ans, la production d’huile de palme a été multipliée par 4, atteignant les 65 millions de tonnes en 2014. On ne sait pas s’il est possible de multiplier les pains, mais ce que l’on sait, c’est que pour les fruits d’un palmier à huile, c’est impossible. La seule solution est donc d’en planter plus pour en récolter plus.

 

Une plantation achetée, une déforestation offerte

Déforestation pour la culture de l'huile de palme. Adobestock

Pour planter des palmiers supplémentaires, il faut faire de la place. Et ça, ça passe par la déforestation. Car, climat favorable oblige, 85% de la production mondiale d’huile de palme est concentrée dans ces zones-là. Et, au risque de jeter de l’huile sur le feu, la situation n’est pas prête de s’améliorer. A en croire Greenpeace, 98% des forêts Indonésiennes devraient avoir disparu d’ici un an.

 

Et comme le résume parfaitement la conférence des Nations Unis sur l’huile de palme, “qui dit déforestation dit perte de biodiversité et émission de gaz à effet de serre. Les risques de pollutions – fertilisants chimiques, pesticides, effluents d’huilerie – se sont aussi accrus.” 

 

Plein les gaz (à effet de serre)

La culture de l'huile de palme réduit la biodiversité. Adobestock

15 à 20%, c’est la part de déforestation due à l’augmentation du gaz à effet de serre. Pour faire simple, les arbres absorbent le CO2 que l’on produit au quotidien. En les coupant, ils libèrent ce qu’ils ont absorbé. Et ça même si l’on replante des palmiers derrière. L’ONG WWF précise même qu”une plantation de palmier à huile réduit de 90% au minimum le taux de biodiversité par rapport à une forêt tropicale primaire” avec, au premier plan les rhinocéros, les orangs outans et les tigres”.

 

Mais tout cela, c’est sans compter sur les dispositifs mis en place pour tendre vers des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement. C’est notamment le cas de la RSPO, dont font partie de nombreuses entreprises et associations, ou son équivalent Indonésien, l’ISPO.

 

Une autre perspective à prendre en compte

L'huile de palme crée des emplois. Adobestock

On l’a vu, il y a d’un côté les intérêts des filières alimentaires et, de l’autre, les intérêts environnementaux, et pour certains une réflexion commune pour satisfaire les intérêts de tout le monde. Mais au-delà de ça, il y a les intérêts d’hommes et de femmes. 

 

Alors que 15 à 20 millions producteurs Indonésiens sortent de la pauvreté et vivent de la culture de l’huile de palme, certaines populations indigènes voient leur espace de vie rétrécir et se modifier au fil des années. Vous l’aurez compris, la critique de l’huile de palme est nettement plus complexe qu’elle n’y paraît à première vue.

 

Et pour la santé ?

L'huile de palme est-elle bonne pour la santé ? Adobestock

Oui, c’est une huile riche en acides gras saturés. Si vous ne mangez que ça, vous risquez d’avoir des problèmes cardio-vasculaires. Mais à moins de vous faire un bol d’huile de palme en guise de café, il ne devrait pas y avoir de souci. L’Anses a statué que l’apport des acides gras saturés doit être de 12% de l’apport énergétique total, soit 240 grammes par jour pour un adulte moyen. 

 

Avec une tartine ou deux de pâte à tartiner, deux carrés de chocolat, quelques biscuits au goûter et du pain de mie pour le pique-nique de ce week-end, on ne dépasse pas le compte. D’autant que l’huile de palme est assez similaire au beurre sur la quantité d’acides gras saturés. Pourtant, vous ne vous en privez pas de temps en temps quand il faut faire revenir des oignons. En bref, consommée dans une alimentation équilibrée, il n’y a pas de risques connus pour la santé.

 

Sources : WWF, Greenpeace, Anses, Conférence des Nations-Unis, Le temps

 

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