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C’est terminé, vous ne trouverez plus de steak végétarien dans vos rayons

Dès le 1er octobre 2022, il ne sera plus possible de vendre des "steaks végétaux", "lardons végétaux" et autres produits simili-carnés. Un décret paru le 30 juin dans le Journal Officiel détaille les mesures d'application de cette décision. 

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Lardons végétaux, steak végétal, chorizo de soja… Aujourd’hui, l’offre de simili-carné ne cesse de s'accroître. L'objectif est de répondre à la demande de végétariens et flexitariens toujours plus nombreux. D'après une étude Ifop réalisée sur 15 000 personnes, 24% se considéraient flexitariens en 2020. Dans une autre analyse, cette fois de Kantar, 16% des Français auraient déjà acheté un produit simili-carné en 2021.

 

Le constat est clair : le marché se développe. Pour le meilleur... et pour le pire. Car dans la famille des steaks végétaux, veggie ne rime pas toujours avec healthy

Pas d'animaux dans la compo = Pas de "lardon" dans le nom

Les steaks végétaux, c'est fini. Adobestock

Si les profs de français adorent la dénomination de “lardon végétal” qui leur permet d’expliquer à leurs élèves ce qu’est un oxymore, ce nom plaisait un peu moins aux bouchers-charcutiers. Après des mois de débats et de bataille, le gouvernement a tranché. Dès le 1er octobre, les produits simili-carnés ne pourront plus être appelés steaks, lardons, merguez ou encore saucisse, apprenait-on dans un décret publié dans le Journal Officiel le 30 juin.

 

« Il ne sera pas possible d’utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits n’appartenant pas au règne animal » peut-on lire dans le décret sur legifrance.

 

Une question de transparence et de savoir-faire

Mamie disait toujours qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Et les représentants de la filière animale, eux, ne veulent pas mélanger protéines animales et protéines végétales. Or, le nom de steaks végétaux et autres noms à consonance animale pouvaient porter à confusion. Au-delà de la transparence vis-à-vis des consommateurs, c’est tout un savoir-faire et une qualité de produits que défendent les producteurs de viande en prônant cette mesure. 

 

La France n’en est pas à son coup d’essai. En 2017, un décret interdisait à l’échelle de l’UE le nom de lait pour les produits végétaux à base d’amande, d’avoine, de riz ou même le lait de pomme de terre ou le lait de melon (oui oui, ça existe).

 

Concrètement, tous les steaks contenant + de 7% de protéines végétales ne pourront plus porter le nom de produits carnés. Pour le bacon et les lardons, la règle est encore plus stricte. Au-delà de 0,5% de protéines végétales, interdiction de s’appeler lardons ou bacon. Du moins, en théorie.  D’ailleurs, savez-vous de quoi sont composés les lardons végétaux ?

Un décret qui a (déjà ?) ses limites

Adobestock.

Tout n’est pas encore gagné pour la filière animale. Car, dans les faits, un temps de transition sera observé entre le 1er octobre, date d’application du décret, et le 31 décembre 2023. Pendant cette période d’un peu plus d’un an, il s’agira alors pour les industriels d’écouler la production fabriquée ou étiquetée avec l’ancienne norme.

 

Un point doit également être revu pour les défenseurs de la distinction carnée vs simili. Pour eux, il faut élargir la mesure à l’international. Pour le moment, le décret ne s’applique qu’à la production française. Les produits simili-carnés « fabriqués ou commercialisés dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou en Turquie, ou légalement fabriqués dans un autre Etat partie à l’accord sur l’espace économique européen, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret » précise le texte de loi.

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