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Peut-on attraper la variole du singe à cause des aliments ?

Depuis quelques semaines, les cas de contamination au virus de la variole du singe sont de plus en plus fréquents. Initialement, ce virus a été décelé chez des primates. Mais aujourd'hui, des centaines de personnes ont contracté la maladie, au point de se questionner sur d'éventuelles facteurs de transmission. D’où la question traitée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire : les aliments peuvent-ils être vecteurs de contamination de la variole du singe ?

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Les aliments peuvent-ils transmettre la variole du singe ? Adobestock

2 pour le prix d’1 : ce n’est pas une promo intéressante dans un supermarché, mais la situation sanitaire actuelle en France. Comme si la Covid-19 ne suffisait pas, on a le droit depuis quelques semaines à un nouveau virus : la variole du singe.

 

Début juillet, on comptabilise 577 cas de variole du singe en France. Cette maladie se propage par contamination des primates et rongeurs à l’homme ou de l’homme à l’homme. Les discussions rapprochées -avec un risque de projection de postillons ou d’éternuements- en sont les causes. Les scientifiques supposent que les relations sexuelles peuvent aussi être contagieuses. A cela s'ajoute l’environnement du malade, comme les draps ou la vaisselle, qui est aussi contaminé et donc contagieux. Que risque-t-on à attraper ce virus et, surtout, une autre source de transmission est-elle envisageable ?

Variole du singe : que risque-t-on en l'attrapant ?

Les symptômes de la variole du singe. Adobestock

Si les premiers symptômes (fièvre, douleurs musculaires, maux de tête) ne sont pas forcément caractéristiques de la variole du singe, leur évolution ne laisse plus de place au doute. 

 

Au bout d'un à trois jours, une éruption cutanée apparaît. Au début, elle se cantonne au visage sous forme de plaques rouges. Mais en à peine 24 heures, l'éruption peut s’étendre à l’ensemble du corps. La paume des mains, les plantes des pieds ainsi que les muqueuses génitales et buccales sont les principales zones touchées. Les plaques rouges laissent alors place à des pustules symptomatiques de la maladie. L’Anses précise que « la maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines. » Dans de rares cas, des complications peuvent survenir.

 

C’est bien sympa de connaître les symptômes histoire de nous mettre la puce à l’oreille si on attrape des pustules et de la fièvre dans les prochains jours, mais ça ne répond pas à notre question. La viande peut-elle être contaminée ? Si oui, y a-t-il des mesures particulières à prendre concernant notre alimentation ? Après avoir détaillé les précautions à prendre pendant ses courses, en rentrant et en cuisinant pour faire face à la Covid-19, on refait le même exercice pour la variole du singe.

Les virus peuvent-ils se propager par l’alimentation ?

Les facteurs de transmission du virus. Adobestock

Ce ne serait pas la première fois qu’un virus se propage à travers ce que nous mangeons. Dans un rapport publié début juillet, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation et de l'environnement rappelle que « de 1970 à juin 2022, 20 épidémies ont été recensées qui font mention d’une possible transmission par un aliment contaminé ». Les auteurs poursuivent. « Dans la majorité des études listées, il est difficile de distinguer le véhicule de la contamination, les personnes pouvant être contaminées par la manipulation des animaux morts et/ou leur consommation.»

 

Souvenez-vous de la dernière fois, quand vous êtes allé dans ce resto de tapas espagnol et que vous avez été malade comme ce n’est pas permis. Sachez que cette gastro-entérite aigue était due à un virus qui se trouvait dans ce que vous avez mangé. Partant de ce constat, ce n'est pas impossible que la variole du singe puisse, elle aussi, se transmettre par le biais des aliments. Pas impossible, mais pas probable non plus.

Une contamination peu probable, mais pas impossible

Peut-on attraper la variole du singe en mangeant du boeuf ? Adobestock

« Les données établissant le lien entre la préparation ou la consommation de l’aliment, et l’apparition de la maladie sont très rares (Simpson et al. 2020), mais plusieurs études laissent envisager qu’une contamination par ingestion de viande d’animaux infectés est possible » lit-on dans le rapport. Mais il convient de préciser cette info.

 

Le risque viendrait en mangeant de la viande de brousse. Or, la consommation est interdite en France. Du fait du nombre de conditions à combiner, le risque d'être contaminé par l'alimentation est faible. En effet, il faudrait qu'une personne consomme illégalement de la viande de brousse. Il faudrait également que cette viande soit porteuse d'un virus viable, puis que la personne ne cuise pas suffisamment la viande ou ne nettoie pas ses ustensiles pour attraper le virus. Peu probable. A moins que...

 

Et si le virus pouvait contaminer d’autres animaux que les primates et les rongeurs ? Des animaux que l'on consomme souvent, comme le bœuf. En France, on consomme 23 kilos de viande de bœuf par an et par personne. Selon les auteurs du rapport, « les ruminants sont à considérer comme une source hypothétique de transmission en cas d’infection ».

 

La contamination en mangeant des aliments produits légalement en France est peu probable. Toutefois, elle n’est pas à exclure. Des mesures doivent être prises pour limiter les risques.

Quelles précautions prendre pour ne pas attraper la variole du singe en mangeant ?

Les mesures à prendre face à la variole du singe. Adobestock

On a parlé du risque de contamination de l’aliment vers l’Homme. Mais le sens inverse, d’un Homme contaminé vers un aliment qui sera ensuite consommé par un autre Homme, est aussi à prendre en compte.

 

 « Un aliment peut être contaminé directement par une personne malade, en particulier si celle-ci le manipule alors qu’elle présente des lésions (…) L’aliment peut aussi être contaminé après contact avec une surface elle-même contaminée. La transmission à l’être humain par l’intermédiaire de l’aliment pourrait ensuite se produire par ingestion ou manipulation de l’aliment contaminé.» lit-on dans le rapport de l'Anses.

 

Il est recommandé de prendre des mesures préventives. Que ce soit à la maison ou au restaurant, une personne contaminée peut contaminer les aliments s'il a les mains sales, s'il présente des lésions aux mains ou s'il ne respecte pas les pratiques d'hygiène recommandées.

 

Pour ne pas risquer d’être exposé au virus, il faut cuire les aliments à une certaine température et pendant un temps minimum. L’Anses précise tout cela. « La cuisson (12 minutes à 70°C) pourrait être considérée comme efficace pour inactiver le [virus de la variole du singe] ».

Quelles sont les mesures d'hygiène à appliquer dans la cuisine ?

Pour prévenir tout risque de contamination, plusieurs précautions sont à prendre sur le ménage et l'organisation en cuisine. Evidemment, les règles d’hygiène classique s’appliquent plus que jamais : il faut se laver les mains avant et après avoir cuisiné. Il faut également nettoyer plan de travail et ustensiles de cuisine. 

 

Pour le plan de travail, un produit désinfectant et virucide classique fait parfaitement l’affaire ; inutile de courir les supermarchés à la recherche d’un produit spécifique. Pour la vaisselle, un lavage à la main avec de l’eau tiède et un détergent ou l’usage du lave-vaisselle sont biens. En ce qui concerne les torchons de cuisine et le linge, faites des machines à 60°C minimum. Le virus est éliminé à partir de cette température, pas en-dessous. 

 

On avait consacré, il y a deux ans, un article au coronavirus pour expliquer comment éviter la transmission du virus en cuisine. Aujourd'hui, on ne parle pas du même virus, mais les gestes sanitaires restent les mêmes et nous vous conseillons vivement de lire cet article avec attention.

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