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Manger des mûres sauvages comporte-t-il des risques pour la santé ?

En été, vous êtes nombreux à profiter du beau temps et de vos vacances pour faire des balades et randonnées. Sur les sentiers, vous croisez parfois des mûres, myrtilles et autres baies sauvages. La tentation est grande de les manger par poignées, mais assurez-vous d'abord de ces quelques règles pour ne pas vous mettre en danger

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Les mûres trop proches du sol ne peuvent pas être consommées. Adobe

Que vous soyez sur les sentiers de l'Alpe d'Huez ou au sommet du Hohneck, il y a fort à parier qu'il y a quelques fruits sauvages autour de vous (en croisant les doigts qu'un groupe ne soit pas passé avant vous !). Selon les coins, vous ne tomberez pas sur les mêmes baies. Dans les Vosges, par exemple, vous trouverez beaucoup de myrtilles sauvages ou bleuets. Ailleurs, il peut s'agir de mûres.

 

Les mûres sont riches en vitamine C (36,4 mg pour 100g) et en potassium (presque 200mg). Quant aux myrtilles, elles sont une source importante de fibres (2,4g) ce qui permet de réguler le transit intestinal. Elles contiennent également de la bêta-carotène qui, comme la vitamine C, est un antioxydant. Cela ralentit le vieillissement de nos cellules que la pollution ou le stress accélère. Au-delà de toutes ces considérations nutritionnelles, on aime surtout les fruits rouges sauvages pour leur goût ! Il est alors tentant, lorsqu'on en croise en balade, d'en cueillir et d'en consommer sur place. Mais cela peut parfois être risqué. Explications. 

Règle n°1 : la cueillette est-elle autorisée ?

Avant toute chose, vérifiez bien la réglementation en vigueur dans la zone où vous vous trouvez. S'il s'agit d'une réserve naturelle, il est strictement interdit de cueillir des fruits sauvages pour protéger la faune et la flore. Dans d'autres espaces naturelles, la cueillette peut être tolérée. 

 

Attention aussi à ne pas dépasser la limite autorisée. Au-delà d'abîmer cet espace naturel, de risquer de gaspiller votre sur-cueillette et de ne pas en laisser aux autres, vous risqueriez une amende de 135 euros.

Règle n°2 : Etes-vous sûr qu'il s'agit de mûres ou myrtilles ?

10 000 : c'est le nombre d'appels annuels que peuvent recevoir les centres antipoison. Si on peut confondre deux plantes et s'intoxiquer toute l'année, l'été est tout de même la période la plus propice aux empoisonnements à cause de ces plantes. D'après l'Anses, 13 500 expositions à risque ont lieu en août, et 1 exposition sur 4 se traduit par des symptômes.

 

La raison est simple : on est plus fréquemment amené à se balader, lors de nos vacances ou pour profiter du soleil le temps d'un week-end, à se balader. Et là, ça va très vite. Le petit qui courait devant s'est arrêté pour manger quelques baies qu'il pensait être des bleuets ou votre conjoint pensait bien faire en cueillant et vous ramenant par surprise ces pseudo-mûres sauvages... qui n'en sont pas. 

 

"Selon les substances qu’elles renferment, les baies toxiques peuvent provoquer (le plus souvent) des troubles digestifs, mais aussi des troubles cardiaques, respiratoires et neurologiques. Les effets peuvent être graves dès l’ingestion de quelques baies" met en garde l'agence de santé nationale. 

 

En été, le risque concerne surtout la belladone, une plante toxique et sauvage qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une myrtille. Ca a la couleur de la myrtille, la forme de la myrtille, mais ça n'en est pas. Cette plante peut entraîner sécheresse buccale et oculaire, troubles de la vue, tachycardie, hallucinations, confusions. Dans les cas les plus graves, l'ingestion de cette baie peut provoquer un coma, paralyser le système nerveux et entraîner le décès. Alors on ne le répètera jamais assez : soyez 100% certain de ce que vous cueillez et ne prenez aucun risque. 

 

Attention à la cueillette de fruits sauvages. Adobestock

Règle n°3 : Avez-vous cueilli à bonne hauteur du sol ?

Ce n'est pas une légende : les renards ont pu uriner sur les baies. Déjà qu'on avait peur de boire du pipi de rat tous les jours sans même s'en rendre compte, on préfère éviter l'urine de renard. Et pour cause : au-delà d'être franchement répugnant, les excréments d'animaux sauvages peuvent contenir des œufs d'échinococcose. Et là, vous vous demandez probablement ce que c'est. Pour faire simple, retenez que les oeufs peuvent se développer et provoquer de gros problèmes de santé qui se soldent par un traitement antiparasitaire au mieux, une opération dans le pire des cas. 

 

Pour éviter tout risque, ne ramassez que les fruits à plus de 50cm de hauteur et, dans la mesure du possible, lavez-les. Le mieux serait même de les faire cuire dans une confiture de mûres ou une tarte aux myrtilles pour éliminer tout risque de transmission de maladie. 

Règle n°4 : Avez-vous cueilli à distance des routes, rivières et pâturages ?

On n'y pense pas toujours, mais les fruits qui poussent en bordure de route sont très pollués. Idem pour les fruits, baies et plantes qui poussent à proximité d'un champ cultivé : le vent a pu transporter des pesticides jusqu'ici. Dans la mesure du possible, on évite donc de consommer ces fruits-là. 

 

Quel est le risque à manger des myrtilles sauvages ou des mûres sauvages à proximité d'un cours d'eau ou d'un pâturage ? Les vaches, les chevaux et les chèvres peuvent eux aussi propager des maladies par l'intermédiaire d'autres hôtes qui apprécient l'humidité. Le combi pâturage + rivière à proximité des baies doit vous refroidir illico. 

 

Maintenant que vous connaissez toutes les règles, il ne reste plus qu'à aller vous balader ! Mais restez vigilant.

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