• Connexion
  • Inscription
On parie que vous ne savez pas d'où viennent les poulets que vous mangez

Devant la rôtisserie, on est comme Maître Renard, par l'odeur alléché. Alors on craque face à ce poulet rôti, traditionnel des repas dominicaux Français. Mais, le saviez-vous, 45% des poulets consommés en France sont importés d'Ukraine, du Brésil, de Pologne ou de Thaïlande ? Entre les facteurs économiques, les effets du Covid et la crise d'influenza aviaire qui sévit en France, serait-ce la fin du cocorico made in France ?

Voir la suite de cet article plus bas
Vidéo suggérée Quels sont les produits de saison en avril ? Video 1 sur 2

D'où vient notre traditionnel poulet rôti au four ? Adobestock

Plus de poulet, mais moins de cocorico français. Malgré la consommation élevée - un Français consomme à peu près 19,5 kg de poulet chaque année, dont l'incontournable recette du poulet rôti au four dominical - les agriculteurs français ne sont pas fiers comme des coqs. Et pour cause : près d’1 poulet sur 2 acheté en France vient de l’étranger

 

Le constat est troublant : 45% des poulets achetés en France est importé, contre 41% il y a 2 ans d’après FranceAgrimer. Ces volailles viennent le plus souvent de Belgique, Pologne ou des Pays-Bas ; sur l'étiquette. Dans la réalité, ils peuvent avoir parcouru beaucoup plus de kilomètres. On vous explique pourquoi. 

Fast-food et cantines sont les principaux importateurs

Les fast-foods et la restauration collective importent beaucoup. Adobestock

Jean-Michel Schaeffer, président de l'interprofession de la volaille, précise cette pratique aux Echos. « Mais souvent, [les poulets] sont remballés, ce qui cache leur provenance du Brésil, de Thaïlande ou d'Ukraine », qui sont les premiers fournisseurs de l’Europe. Un reconditionnement dans un pays plus proche qui a pour but de masquer le pays d’origine réel de la volaille. Ouvrez l'oeil la prochaine fois que vous achetez un poulet en supermarché.

 

Si vous faites attention à la provenance des poulets lorsque vous faites vos courses, peut-être êtes-vous moins vigilants à leur origine lorsque vous achetez un poulet en boulangerie, des tenders dans un fast-food ou que vous commandez une salade césar au restaurant ou à la cantine ? Or, ce sont ces lieux de restauration collective qui sont en grande partie responsables de l’importation de poulets étrangers.

 

Dans ce secteur d’activité, 4 poulets sur 5 ne sont pas élevés et conditionnés en France. Avec la réouverture des lieux après le Covid-19, leurs commandes ne cessent de croître pour produire suffisamment et répondre à la demande de la clientèle.

Poulets français vs importés : un prix divisé par 2

Prix divisés par deux et production plus grande. Adobestock

Ce qui séduit particulièrement cette restauration collective, c’est le prix deux fois moins élevé par rapport aux poulets français. Pour donner un ordre d’idée, un filet de poulet Français coûte 1,2 euro plus cher que son concurrent brésilien. Un poulet acheté moins cher, c'est un produit revendu moins cher au consommateur. C'est notamment comme cela que les enseignes peuvent proposer des buckets de wings de poulet à moins de 5 euros.

 

Au Brésil, comme en Pologne, en Ukraine ou en Thaïlande, le coût de production y est moins élevé, mais pas seulement. Les normes sanitaires y sont aussi moins strictes, ce qui explique un prix de vente moindre.

Une production française qui peine à suivre le rythme

Pour autant, même si consommateurs et restaurateurs voulaient s’approvisionner en France, ils n’y arriveraient pas. La production française est trop faible pour répondre à la demande, particulièrement depuis quelques mois où une vague d’influenza aviaire décime des élevages entiers. Et les poulets ne sont pas les seuls touchés par la pénurie à cause de la grippe aviaire.

Dans le même univers